La lettre est difficile à lire. Arrivé la semaine dernière, le courrier apprend à 122 personnes qu'elles sont licenciées à quelques jours des fêtes de fin d'année. Les salariés des Papeteries de Condat, au Lardin-Saint-Lazare en Dordogne, avaient acté la disparition de ces postes au début du mois d'octobre. «Cette restructuration est vitale [...], elle entraîne des modifications et des suppressions de poste, dont celui que vous occupez actuellement», indique le courrier que France 3 Nouvelle-Aquitaine relaie.
Pour les employés, c'est un coup de massue. Notamment pour Cédric, salarié depuis 23 ans, qui a grandi en face de la papeterie. «Mes enfants sont tracassés, le plus grand en a cauchemardé. Faire ça juste avant les fêtes... Heureusement que je suis bien entouré», explique-t-il auprès de la chaîne de télévision avant de glisser : «Vous n'êtes rien, vous êtes licencié avec un bout de papier.» Pour Jonathan, un autre licencié, la nouvelle est également dure à encaisser mais il ne veut pas baisser les bras. «Ce sont les rencontres, l'humain, qui vont me manquer le plus. Mais je cherche déjà du travail, je n'aurai pas fini ma carrière à Condat.»
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Les syndicats ont reçu la liste des licenciés lundi 18 décembre à la mi-journée. «On a du mal à comprendre certains choix. Pour des situations similaires, certains sont gardés alors que d'autres, non. On a l’impression qu’ils ont gardé les anciens», indique Philippe Delord, délégué syndical avant d'expliquer y voir un avenir «incertain» pour l'entreprise. «S'ils misaient sur l'avenir, ils auraient plutôt gardé les jeunes», tonne-t-il en précisant avoir reçu de nombreux appels des 122 salariés remerciés, contre les 174 initialement. «Tout le week-end, on a reçu des appels de salariés, pour certains inconsolables pendant dix minutes», fait-il savoir. Ce mardi 19 décembre, une réunion d'information se tenait pour ceux qui souhaitaient obtenir plus d'informations sur la situation. Une cellule psychologique a par ailleurs été mise en place.
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