Adobe continue sur sa lancée. Deux mois après avoir introduit son intelligence artificielle Firefly dans la bêta de Photoshop, l'éditeur améliore sa fonctionnalité la plus étonnante, à savoir celle qui « étend » les images. Jusqu'à présent, pour utiliser le remplissage génératif, il fallait d'abord créer une zone vide à côté de l'image, puis sélectionner cette zone vierge pour commander à Firefly de la remplir judicieusement.
Avec la dernière bêta de Photoshop, Adobe a simplifié le flux de travail : il suffit d'étendre la zone autour de l'image avec l'outil de recadrage pour se voir proposer directement l'option de remplissage, il n'y a plus l'étape de sélection de la zone vide. Au passage, cette fonction gagne un nom particulier : développement génératif.
Depuis son intégration au printemps, cette IA générative a été exploitée avec brio par des créatifs, comme Dobrokotov, qui a habilement élargi le cadre de pochettes d'album célèbres.
Quand on ne saisit aucune commande, Firefly tente de compléter l'image de la manière la plus pertinente possible en s'appuyant sur le contenu existant et sa connaissance d'images similaires. Les résultats (il y a trois variantes proposées à chaque fois) peuvent être épatants. Le modèle intégré à Photoshop n'a aucun mal à prolonger de la végétation, des motifs ou même des objets incomplets dans le cadre original, pourvu qu'ils soient suffisamment reconnaissables.
Dans l'exemple ci-dessous, Firefly a correctement identifié une montgolfière et a récréé correctement la partie manquante. Ce n'est pas parfait, d'autant plus quand on sait que la « vraie » montgolfière est en partie multicolore, mais ça fait illusion.
La magie disparait toutefois avec des scènes plus complexes, comme ci-dessous avec une photo de match de tennis. Firefly reconnait bien l'environnement, mais il n'est pas pas capable d'étendre le court de façon conforme. Or, dans ce cas-là, on voit immédiatement que quelque chose cloche. En jetant un coup d'œil dans les tribunes, on remarque aussi que les spectateurs générés ne sont qu'une bouillie de pixels.
Cette nouvelle bêta de Photoshop amène une autre nouveauté pour Firefly : la compréhension de plus de 100 langues, dont le français. Jusque-là, j'ai parlé en effet du développement génératif qui s'attache à prolonger tout seul les images, sans aucune indication de la part de l'utilisateur, mais il est possible d'influer sur ce remplissage automatique. Et auparavant, il fallait le faire en entrant une commande (prompt dans le jargon) en anglais, mais maintenant c'est aussi possible dans la langue de Molière.
Dans l'exemple ci-dessous, l'image du milieu a été élargie sans prompt (le remplissage est donc au plus près de l'image de base), et celle de droite avec le prompt « plage ». Évidemment, en demandant des choses extravagantes, on augmente le risque d'anomalie, comme ici avec le grand huit qui finit… dans le sable.
Pour jouer ou pourquoi pas travailler avec Firefly, c'est toujours la version bêta de Photoshop qu'il faut télécharger (elle se récupère dans la catégorie Applications Beta de l'app Creative Cloud). Photoshop coûte à partir de 11,99 €/mois avec l'abonnement Creative Cloud pour la Photo.